
Villes de papier
Genre : Danse
Chorégraphie : Cécile Loyer
Interprétation : Sonia Delbost-Henry, Steven Hervouet, Mai Ishiwata, Karim Sylla
Création lumières : Coralie Pacreau
Plasticien : Barbu Bejan
Création : Décembre 2021
Durée : 45 min
Production : C.LOY
Co-production : Équinoxe, Scène Nationale de Châteauroux Centre chorégraphique national de Tours
Dans les années 1930, aux États-Unis, l'augmentation rapide du nombre d'automobiles entraîna la construction de nombreuses autoroutes et, avec elles, la création des stations-services. Dans chacune d'entre elles, les automobilistes, qu'il fallait fidéliser, recevaient en cadeau des cartes routières. Chaque compagnie pétrolière avait son propre cartographe et imprimait ses propres cartes routières. Et pour s'assurer que ses cartes n'étaient pas copiées par les concurrents, chaque cartographe y inscrivait de fausses villes, des villes imaginaires... des villes de papier, comme une signature ou un copyright.
Au mois de janvier dernier, je rentrais à la maison avec mon fils César (11 ans) à qui j'avais raconté cette histoire des villes de papier, et nous sommes passés devant un campement de réfugié·es installé depuis plusieurs semaines le long du canal de l'Ourcq (Paris, XIXe). C'était un regroupement de tentes identiques, collées les unes aux autres. Du linge était suspendu sur des fils accrochés aux arbres, aux poteaux électriques, coincés entre deux pierres ou deux bouts de bois. Il y avait aussi un baril d'où sortait de la fumée… Mon fils m'a dit alors : « Tu as vu, c'est un village de papier ! »
On a continué à marcher quelques mètres, en silence, et tout à coup il s'est écrié : « Non ! c'est pas ça…parce que, eux, ils sont là pour de vrai, mais ils ne sont pas écrits sur la carte.»
Ils ne sont pas « écrits »… Effectivement, ils ne sont inscrits sur aucune carte, sur aucun papier, nulle part.